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Une citation bien connue, affirme «qu'avant de gagner, il faut apprendre à perdre». Avec ses 22 défaites consécutives, Winterthour possède un vécu non négligeable qui devrait lui permettre de rester les pieds sur terre quoi qu'il advienne. Certes, au fil des rondes, l'équipe zurichoise progresse et les défaites qui se succèdent sont de moins en moins traumatisantes, comme celle de ce samedi dans le Chaudron, où les protégés de Daniel Rasljic sont passés tout près d'un premier succès.

Première et avantdernière fois

Winterthour est entré de suite dans le match en plantant les trois premières banderilles lui permettant de mener au score pour la première et surtout, l'avant-dernière fois. Car suite à l'égalisation d'Holloway, Zivanovi redonna un avantage de 2 points à ses couleurs pour la dernière fois (3-5). Les frontaliers étaient conscients de l'importance de ce duel. «Je les avais mis en garde lors de la théorie d'avant match» reconnaissait Antoine Petitjean «Winterthour ne va pas terminer le championnat bredouille, et cela serait malvenu qu'ils comptabilisent en terres ajoulotes». Les Boncourtois se sont rapidement mis dans le bons sens de marche en présentant un collectif bien huilé. Les mouvements se terminaient chaque fois de fort belle manière. Durant ces 10 minutes initiales, un homme émergeait par son engagement et sa précision: Craig Brown (10 points). Aussi précieux dans les tâches défensives qu'astucieux dans le geste final, l'Américain conduisait de belle manière les actions des pensionnaires du Chaudron qui viraient en tête au premier buzzer (24-18).

Un deuxième quarttemps en demi-teinte

L'euphorie du premier quart-temps passée, les Boncourtois desserrèrent inexplicablement l'étreinte pour proposer un jeu brouillon et inefficace, ajouté à des absences défensives criardes et c'est tout le bénéfice du bon début de match qui s'envolait. En moins de 4 minutes, Winterthour égalisait par son Top Scorer Tarr (30-30). La réaction des Boncourtois fut imminente. Antoine Petitjean disloqua son cinq de base en faisant participer les «réservistes». Les entrées successives de Louissaint, Petignat et Atcho redonnèrent davantage de punch à une équipe qui subissait sans rébellion. En moins de 2 minutes, Boncourt reprenait un bon bol d'oxygène (36-30) avec au passage les deux premiers points en LNA de Thomas Petignat. «Je savais que je pouvais faire appel à Thomas à n'importe quel moment. Il a le potentiel et les arguments pour apporter du positif à l'équipe» argumentait l'entraîneur ajoulot.

Et Boncourt s'envole

C'est un cinq majeur boncourtois revigoré qui fit son retour pour le troisième quarttemps. Démontrant du cœur à l'ouvrage et une nouvelle envie de bien faire, les Ajoulots ont rapidement mis la pression sur les Zurichois. Le résultat ne s'est pas fait attendre et après 3'27 seulement, c'était 51-40. Les Jurassiens paraissaient tenir leur os, paraissaient malheureusement car en face les joueurs de Winterthour se montraient toujours aussi volontaires et travailleurs. À la force du poignet mais surtout grâce à la qualité de son duo d'étrangers Fekete et Williams (43 points à eux deux) Winterthour ne décrochait pas, réussissant même à se stabiliser à un écart variant entre 5 et 10 points pour atteindre la fin du quart-temps à 62-55.

Une fin de match équilibrée

Parler de «cancre de la classe» en évoquant la lanterne rouge de ce championnat serait faire injure à ce valeureux Winterthour, qui a tout donné. À nouveau distancés (74-63), les joueurs de Rasljic sont allés chercher au fond d'eux-mêmes les derniers arguments pour faire douter Boncourt. Revenus à 6 points des Jurassiens à 75 secondes de la fin (76-70), les visiteurs avaient les moyens de revenir. Malheureusement pour eux, les deux tentatives à 3 points de Petkovic et Tarr n'atteignaient pas la terre promise.

Boncourt empoche dans la douleur une victoire importante dans la course aux playoff. À deux points de Massagno, les joueurs d'Antoine Petitjean peuvent encore espérer gagner une place au classement.

C'est ça le bonheur

Le 14.02.2016, jour de la Saint Valentin, Julian Norfleet devenait papa d'un petit Brayden. Absent pour l'accouchement, Julian a pu se rendre en Amérique la semaine passée pour retrouver tout son petit monde. Le large sourire que Julian arborait à l'entame du match de samedi en disait long sur le bonheur qui l'envahissait.

... et le malheur des autres Le retour de Julian Norfleet scelle le sort d' Emmanuel Holloway qui va quitter le club à la fin de la semaine prochaine comme cela était prévu. Il va laisser à nouveau, c'était son deuxième passage à Boncourt, l'image d'un vrai professionnel au cœur gros et aux qualités de meneur indéniables (dixit son entraîneur).

Antoine Petitjean à l'interview «Aujourd'hui, je tire un grand coup de chapeau à nos joueurs suisses qui ont fait la différence dans ce match. C'est une belle victoire qui nous rapproche de nos objectifs et des play-off.» ៑ Première conférence de presse Thomas Petignat se souviendra longtemps de ce match. Avec son entrée réussie en cours de jeu et ses deux premiers points dans la ligue, il a contribué à la victoire des siens. «Je savais que j'étais prêt si l'entraîneur faisait appel à moi, je ne me suis pas posé de question et ça m'a réussi».

Jacques Chapuis